ÉCRITURE


EN RÉPONSE À NATAQ


Me voici sur le levant devant la porte du miroir
À la portée de l'image d'un instant d'éternité
Des chacals en excitation sur de faux terroir
À l'affut de la cohorte maudite des désespérés.

Fallait-il la révélation de ce reflet de mon dessein
Pour saisir le message en toute profondeur
D'un immense poète aux allures de Desjardins
Y déposer son manifeste en toute candeur.

La porte du miroir se met à troquer sa couleur
Contre un flanquement de coulis d'aïeul enraciné
Si creux si solide si fragile dans sa splendeur
En mouvement inéluctable vers sa destiné.

Une lumière s'embarque dans la noirceur
Y fouiller lentement les ténèbres de l'ignorance
Patiente à persévérer dans le nécessaire labeur
Y façonner la fuyante des obscures instances.

J'ai mal aux criantes entrailles de ma planète
Urge retrouver le mélodieux courant du ruisseau
Ne serait-ce que goûter la pureté de l'esthète
En extase lovée chèrement à l'ombre du bouleau.

Dans le bois mortel j'ai marché soulevé par l'odeur
Des cadavres de l'incompréhensible iniquité
J'ai couru obnubilé par le génie de l'heure
Se gorgeant du désespoir des fantômes apeurés.

Me voici sur le couchant devant le spectacle vibrant
Aux chants des nymphes dans le soleil du crépuscule
Dans la certitude de son voyage sans doute engageant
Le retour dans la pérennité de l'équilibre qui bascule.
J'ai voulu voir le monde tel qu'il persiste dans l'amour
Malgré le contre-courant tellurique abreuvant la haine
J'ai rencontré un destin éblouissant sur le sentier du retour
De mon périple dans les méandres des spectres oh! obscènes.

Carol
Au Moulin de Provence, à Ottawa
fin d'après-midi, 5 décembre, 2010